Sorti un peu de nul part le 14 Mars 2002, jour de la sortie de la Xbox en France, RalliSport Challenge avait su convaincre sans mal les fans de pilotage arcade et de Rallye… Soigné graphiquement, doté d’une bonne durée de vie, de modes multijoueurs efficaces et d’une vitesse de défilement bluffante, le bébé des suédois de Digital Illusions CE entrait du bon pied dans la cour des grands. Aujourd’hui, le deuxième volet débarque sur la console de Microsoft et vous allez voir que cette jeune série est clairement au meilleur de sa forme !…
Aux côtés des jeux mêlant arcade et simulation comme Project Gotham Racing 2 ou Racing Evoluzione, des simulations comme Colin Mcrae Rally 04 ou TOCA Race Driver 2, il y a les jeux de course purement arcade. Les trois meilleurs représentant sur Xbox aujourd’hui sont sans conteste NFS : Underground, Midtown Madness 3 et Burnout 2, qui officient dans des styles tout de même assez différents. Or, depuis le premier RalliSport, aucun jeu de Rallye arcade digne de ce nom n’a vu le jour. Attendu et désiré donc, RSC2 ne se contente pas du minimum et tape très fort malgré une concurrence quasiment inexistante. C’est bien évidemment tout à son honneur et nous allons voir tout cela en détail dès maintenant…
Passé le petit avertissement devenu monnaie courante demandant de ne pas reproduire la conduite pratiqué dans le jeu, qui s’applique d’autant plus ici sous peine de réduire son espérance de vie de quelques dizaines d’années, vient la cinématique d’intro du jeu. Pêchue, rythmée et sur fond de techno/rock elle donne le ton, ça va chauffer !… On créé ensuite un profil, puis c’est au tour de l’écran du menu principal d’apparaître. Clair, sobre et bien fourni on prend ses marques immédiatement. Côté modes de jeu en solo on trouve les classiques Contre-la-montre, Course Simple, et bien entendu Carrière. C’est dans ce dernier que vous passerez le plus clair de votre temps et que vous débloquerez voitures et circuits. Divisé en quatre catégories faisant office de niveau de difficulté, Amateur, Pro, Champion et Super Rallye (cette dernière est à débloquer), et présenté sous forme de Permis à débloquer, le mode Carrière s’est considérablement étoffé et est bien mieux conçu que dans le premier RSC.
Présenté comme un arbre généalogique mais horizontal, on devra gagner une course en particulier pour en ouvrir plusieurs autres. Ainsi, on a presque tout le temps le choix des courses à effectuer pour progresser. L’avantage est évident, on ira bien volontiers vers les courses les plus spectaculaires ou les plus appréciées pour se détendre avant d’en attaquer une qui s’annonce difficile. Ainsi, la linéarité inhérente au genre est brisée et l’envie de remplir tout le tableau avec de beaux scores deviendra vite une priorité. D’autant que la variété des épreuves et des surfaces est au rendez-vous…
Cinq types d’épreuves sont disponibles au total, dont quatre bien connues des adeptes du premier RSC. Rallye, une lutte contre le chrono des adversaires où vous enchaînerez un nombre d’étapes dépendant de la catégorie choisie. Course de Côte, encore une course contre le chronomètre mais sur des routes de montagne bordées de ravins qui montent et/ou descendent vertigineusement. Rallycross, où trois adversaires vous rendront la vie dure sur la même piste, en général sur un circuit fermé. Course sur Glace, même chose qu’en Rallycross au niveau des adversaires et du circuit mais ici le pilotage est tout en dérapage et en anticipation. Et enfin, la nouveauté de ce RSC2, Course de Croisement, où un seul adversaire coure en même temps que vous mais sur une piste parallèle à la votre. Il y donc de quoi faire, surtout que pour chacun de ces types de courses il existe une catégorie de véhicules particulière proposant une puissance et une maniabilité adaptée à la surface ou à la topographie. Au total ce sont plus de 40 bolides sous licence (VW Beetle Rsi, Suzuki Grand Vitara, Ford GT70, Lancia 037, Peugeot 405 T16, etc) , dont certaines du groupe B, que vous pourrez apprivoiser sur plus de 90 circuits allant de Monte-Carlo à l’Australie en passant par le Canada ou la Suède (et bien d’autres) !
Bien entendu, en fonction du mode que vous aurez choisi (Amateur, Pro, etc), les surfaces et les conditions climatiques ne seront pas les mêmes. Pluie, neige, brouillard, tout y est ! Et puis il y a ce qui va avec, boue, verglas, flaques, ornières, etc… D’ailleurs la difficulté de certaines courses ne vient pas vraiment des tracés, qui au passage sont majoritairement excellents et bénéficient d’effets de relief très convaincant, mais plutôt du cumul de ces effets climatiques. Une course de côte en plein après-midi, facile ! Par contre quand il fait nuit noire et qu’il pleut à torrent vous verrez que ça se complique « légèrement ». D’autant que les phares peuvent se briser ! Si en plus vous êtes en mode Champion ou Super Rallye et que l’étape fait plus de 20 Km (environ 10 minutes de jeu effectif), et c’est fréquent à ce stade, il faudra être très concentré pour ne pas exploser sa rampe de phares avant la fin du premier secteur… Arcade oui… mais ça ne veut pas dire facile… On vient de le voir pour les phares mais c’est également vrai pour les roues, les essieux, le radiateur, etc. Contrairement au 1er RSC les dégâts ont cette fois une influence sur le comportement du véhicule, et trois niveaux sont disponibles (Léger, Normal et Lourd). Bon, ce n’est pas CMR04 mais après quelques tonneaux et quelques arbres la voiture ne réagira plus pareil…
Contrairement à la situation que je viens de décrire, les deux premiers modes de difficulté (Amateur & Pro) sont d’une simplicité enfantine pour qui pratique régulièrement les jeux de course… En quelques heures ils seront entièrement terminés avec le maximum de points et il arrive même de mettre 1 ou 2 minutes aux concurrents sur une étape. De plus, on retrouve dans ce RSC2 le fameux bouton blanc qui permet de remettre la voiture au milieu de la piste en un clin d’oeil, ce qui simplifie encore un peu plus le challenge. Bref, on a plus affaire à un échauffement qu’à autre chose. Ou alors, et c’est sûrement le cas, c’est un choix délibéré afin de rendre le jeu accessible à tous dès les premières parties. Pari réussi à ce niveau car la prise en main de RSC2 et les sensations sont immédiates ! J’irai même jusqu’à dire qu’on a là un monument de fun pour plusieurs bonnes raisons !…
Ceux qui ont joué au premier RSC le savent, sa maniabilité purement arcade montrait tout de même assez rapidement ses limites sur certaines surfaces. Et au final, le bitume était le terrain de prédilection pour les affrontements à quatre en écran splitté. C’est la première chose qui m’a surpris dans RSC2 quand j’ai enfoncé la gâchette droite sur le premier circuit. Le comportement des véhicules a totalement été revu et on a ici un gameplay encore plus brutal et nerveux que dans le 1er volet. En fait, un mot me vient souvent à l’esprit quand je ré-accélère en sortie de virage et que la voiture reste collée à la route sans broncher : « arracher » ! On pourrait presque résumer le gameplay de RSC2 à ce mot, ça arrache, et ça rappellera sûrement quelques souvenirs à ceux qui ont pratiqué V-Rally 2 sur PSOne, leur gameplay étant très proches. La sensation de poids des voitures est quasi-inexistante, on peut passer sur un tas de rocher à 200 Km/h et retomber sur la route sans encombres, les freinages sont toujours tardifs et les accélérations extrêmement brutales, etc… On pourrait pinailler sur pas mal d’autres détails du genre mais c’est en partie ce qui fait que RSC2 est aussi jouissif, alors ne boudons pas…
Par contre, là où personne ne pourra pinailler, c’est bien sur les graphismes. RSC2 fait dans le spectaculaire et enterre complètement toute la concurrence ! Même s’il est vrai qu’à quatre joueurs en splitté la Xbox souffre quelque peu et la vitesse de défilement ainsi que la maniabilité en pâtissent. Mais en solo, sur un gros téléviseur et en vue pare-choc (4 vues sont disponibles au total), quelle extase ! La vitesse de défilement est hallucinante, la distance d’affichage titanesque, la richesse des décors, le choix des couleurs, les effets de clair-obscur (mention spéciale pour eux, c’est magnifiquement rendu), de coucher de soleil, de pluie sur l’écran, les rayons des phares la nuit, les projections de boue, etc… On a là un jeu vraiment haut de gamme de la Xbox ! Le son en général s’en tire également avec les honneurs. Que ce soit les bruits de moteurs, de chocs, de pneus qui crissent (et ils vont crisser) ou encore les musiques, rien ne dénote. Et puis, si on aime pas les musiques du jeu qui, il faut l’avouer, sont quand même très « bruyantes » et peuvent agacer au bout de quelques heures de jeu, on peut importer les siennes depuis le disque dur. Du tout bon !…
Terminons sur l’aspect multijoueurs du titre qui fait vraiment très fort… Rappelez vous la dernière fois que vous avez fait une course de rallye à 16 simultanément… Vous ne vous souvenez pas… C’est normal, ça vient de sortir ! Et je peux vous garantir que les sensations sont de la partie. Sur Xbox Live ou en LAN, ce mode est réglé comme une horloge et fonctionne à merveille (en fonction de votre connexion bien sûr). Toutes les options habituelles du Xbox Live sont présentes et vous pourrez même créer des tournois grâce à la compatibilité XSN. Par contre, sur une seule Xbox, et comme dit précédemment, le jeu à quatre en écran splitté se révèle légèrement différent au niveau du ressentit. Le moteur peine parfois à gérer les quatre voitures dans un même virage, surtout sur les décors riches logiquement plus gourmands. Malgré cela, le fun est là ! Et puis pour un peu plus de fluidité et de lisibilité, sur Xbox Live ou en local, on pourra choisir d’activer l’option « fantôme » et ainsi ne plus avoir de collision avec les autres véhicules en lisse.
Technique
RSC2 rejoint sans mal le panthéon des plus beaux jeux de la Xbox. Les graphismes et l’animation sont au top ! Seul bémol, à 4 en splitté le moteur s’essouffle quelque peu et les sensations ne sont pas tout à fait les mêmes…
17/20
Audio
Les musiques sont extrêmement pêchues, un peu trop peut-être à la longue. Mais on peut importer les siennes depuis le disque dur. Les divers bruitages des voitures et des environnements sont réussis.
17/20
Jouabilité
Une prise en main immédiate pour du fun à l’état pur ! RSC2 va vite et fort au détriment du sacro-saint réalisme. Les fans de conduite arcade vont être aux anges, les voitures réagissent comme jamais…
19/20
Intérêt
40 bolides, plus de 90 circuits, un mode Carrière très bien conçu plutôt long et des modes multijoueurs en ligne ou en LAN d’une efficacité indéniable, RSC2 a tout ce qu’il faut pour vous faire vibrer de longues heures !
18/20
NOTE GLOBALE
Le premier RSC avait fait mouche chez les fans de pilotage arcade en débarquant dans le line-up de la Xbox il y a plus de deux ans. RSC2 reprend tous les ingrédients qui ont fait son succès mais améliore de nombreux points et transcende le genre. Plus de véhicule, plus de pistes, un Gameplay modifié pour encore plus d’accessibilité et de sensations, le mode Carrière s’est étoffé, les graphismes sont de toute beauté et le jeu en ligne fait beaucoup plus que de la figuration. Difficile dans ces conditions de formuler des reproches à son encontre. RalliSport Challenge 2 est maître en son domaine !
18/20
+ Vitesse de défilement
+ Maniabilité
+ Variété des tracés
+ La durée de vie
+ Le jeu en ligne à 16
+ Les courses de côtes – Le copilote souvent à la rue
– Le moteur souffre à 4 en splitté